Chronique des matches de l'équipe de Namibie en Coupe du Monde de Rugby 2007

Chutes Victoria, Zimbabwe

Coupe du Monde de Rugby 2007 - Namibie

Calendrier des matches de l'équipe de Namibie (Poule D)

9 septembre, Stade Jacques Chaban-Delmas, Bordeaux

Irlande IrlandeIrlandeNamibie

16 septembre, Stadium, Toulouse

France FranceIrlandeNamibie

22 septembre, Stade Vélodrome, Marseille

Argentine ArgentineIrlandeNamibie

26 septembre, Stade Félix Bollaert, Lens

Géorgie GéorgieIrlandeNamibie

Irlande - Namibie

L’Irlande pensait ne faire qu’une bouchée de la Namibie. Pas moins de 19 places séparaient les deux nations au classement de l’IRB et la dernière confrontation s’était soldée par une large victoire irlandaise (64-7). Le sélecteur namibien Hakkies Husselman  n’était pas loin de penser la même chose «Je pense qu’il faut savoir être lucide et dire que l’Irlande va gagner.» Réalistes, les Africains espéraient avant tout faire bonne figure avant le match. Mission accomplie.
Prudente, l’Irlande avait toutefois aligné sa meilleure équipe ce qui ne l’a pas empêché de souffrir face à un adversaire réputé modeste mais très au point physiquement et qui a offert jusqu’au bout une opposition de qualité.
Une première mi-temps irlandaise
Irlande - NamibieLa première mi-temps fut irlandaise malgré la défense acharnée namibienne. Dès la 4ème minute, Brian O'Driscoll applatissait dans l’enbut suivi dix minutes plus tard par un essai de l’ailier Andrew Trimble. A la demi-heure de jeu, le pack irlandais envoyait Simon Easterby à l'essai.
Encouragés par de bruyants « Allez les Bleus » ou encore « Namibie, Namibie » les Namibiens marquaient leurs premiers points dans les arrêts de jeu de la première mi-temps grâce à une pénalité Wessels, 20-3 à la pause.
La révolte namibienne
Dès la reprise, les Irlandais défiaient le pack namibien et inscrivait un essai de pénalité. Les Namibiens encore très en jambes, relevaient la tête et s’installaient dans le camp irlandais, malmenant la mêlée adverse. Cette domination se concrétisait à l’heure de jeu par deux superbes essais de Jacques Nieuwenhuis et Piet Van Zyl; transformés sous les acclamations du public.
En fin de rencontre, les Irlandais marquaient un dernier essai. Insuffisant pour reconquérir le cœur du public tout acquis à la Namibie. A la fin du match, les joueurs namibiens ont ainsi eu droit à une haie d’honneur irlandaise et à un tour d’honneur passionné dans un stade Chaban-Delamas en standing ovation pour leur courage et leurs prises d’initiatives. Kees Lensing déclarera à ce sujet: « Les supporters ont été géniaux à Bordeaux. (…) Les gens aiment vraiment le rugby ici, ils nous soutiennent beaucoup et je les en remercie. »
Standing ovation
Un des grands moments de ce premier week-end de coupe du monde fut donc signé par… la Namibie qui s’offrait avec ce match perdu 32 à 17 leur meilleure performance face à l’une des grosses cylindrées internationales. L’homme du match fut d’ailleurs namibien : il s’agit de l’ailier Ryan Witbooi à l’origine du premier essai namibien.

France - Namibie

France - NamibieLa courageuse équipe de Namibie a fait les frais dimanche de la renaissance de l’équipe de France. Malgré sa belle prestation face à l’Irlande qui avait mis en confiance toute l’équipe, cette dernière a été bousculé tout au long d’un match pendant lequel les Namibiens n’ont pas démérité. Leur but n’était pourtant pas de gagner à tout prix mais bien d’exister, de prouver leur valeur comme le soulignait l’entraineur Hakkies Husselman « Ce sera très difficile mais les joueurs se sont bien entraînés cette semaine, Le seul truc, c'est qu'on ne sait pas s'ils parviendront à élever leur niveau de jeu une nouvelle fois. Je l'espère en tout cas. »
Une expulsion qui sonne le glas des espoirs namibiens
Le ton était donné dès le coup d’envoi avec la percée des avant français concrétisée dès la 7ème minute par un premier essai. La réaction namibienne ne se fit pas attendre avec un drop de Wessles à la 9ème minute ; ce sera la seule vraie action offensive namibienne avant la toute fin du match.
France - NamibieLes Français réagissaient rapidement par un essai. Ils devaient toutefois faire face à une défense rugueuse que leur opposait la Namibie. Trop rugueuse peut-être puisqu’à la 20ème minute, Jacques Nieuwenhuis était sanctionné par une expulsion pour une cravate sur Sébastien Chabal. Le calvaire des Namibiens pouvaient commencer.
Pourtant, malgré ce déséquilibre numérique, les Namibiens arrivaient à contenir les offensives françaises finissant toutefois, logiquement, par craquer et finir à 40 à 3 à la mi-temps.
Fort Alamo version namibienne
La deuxième mi-temps continuera sur le modèle de la première. Les essais français tombant avec régularité. Epuisés, les Namibiens n’arrivaient plus à sortir de leur moitié de terrain. Leur seul objectif consistant à essayer de limiter le score qui s’aggravait régulièrement. Pourtant dans l’adversité, les Namibiens sont restés concentrés, ne lachant rien, profitant des transformations pour se retrouver, discuter, essayer de trouver une solution.
France - NamibieC’est finalement sur la dernière action que la Namibie retrouvait le sourire grace à une interception de Langenhoven qui fonçait seul vers l’essai avant de s’effondrer, terrassé par les crampes. La partie se terminait alors au grand soulagement des Namibiens sur le score de 87 à 10.
Epilogue
Sur l’ensemble de la partie, on peut regretter cette expulsion qui aurait mérité une sanction un peu plus légère. Affronter une équipe majeure n’est déjà pas un parcours de santé mais à effectif réduit, le défi est encore plus grand. « C’était un peu sévère. Ca ne justifiait pas un carton rouge et ça nous a perturbé notre stratégie. C’est difficile de défendre avec seulement 14 joueurs. Mais on n’a jamais relâché. On s’est battu jusqu’au bout. Mais peut-être faut-il se concentrer sur notre discipline », ajoutait le centre Bratley Langenhoven.
Jonah Lomu dans son blog n’était pas loin de partager cet avis : « Pour moi, ce placage n'était pas intentionnel plus une réaction instinctive. Je ne pense pas que le défenseur namibien ait voulu faire mal et cela a eu un impact énorme sur le match. Je voulais donc tirer mon chapeau aux Namibiens qui n'ont jamais abdiqué malgré un homme en moins ».

Argentine - Namibie

Ce match contre l’Argentine a constitué un moment difficile pour la Namibie. Après un match contre la France qui a fatigué les organismes, le sélectionneur Hakkies Husselman a dû composait avec des titulaires au repos : « L'équipe sur le terrain aujourd'hui n'était peut-être pas notre meilleure formation. Nous mettrons notre équipe la plus forte contre la Géorgie et certains joueurs pourront mieux s'exprimer. C'est difficile de jouer trois matches à ce niveau, en si peu de temps. »
Un bon début de partie
Argentine - NamibieLes joueurs de rugby namibien auront toutefois eu la satisfaction de mener au score an tout début de partie avec une pénalité de leur ouvreur Morne Schreuder, par ailleurs bien malheureux. Comme à Bordeau, le public soutenait les Welwitschias, la fougue et l'occupation du terrain était alors Namibienne. Pendant 25 minutes, les  ont tenu, menés seulement 6 à 3 avant de plier devant la pression argentine. A la pause, les pumas menaient déjà 25 à 3.
Une équipe de Namibie épuisée
Argentine - NamibieFace à des Argentins libérés, les Nambiens épuisés ne pouvaient rien faire concédant près de neuf essais. Le match se terminait sur le score sans appel de 63 à 3. Corne Powell, capitaine de la Namibie essayait de faire contre mauvaise fortune bon cœur : « On savait dès le départ que les trois premiers matches seraient difficiles et nous avons toujours dit que nous ferions de notre mieux pour ces trois matches et que le match contre la Géorgie était le plus important. On a vu pourquoi l'Argentine est en tête de la poule mais nous restons positifs, et on reprendra le travail dès dimanche.»

Géorgie - Namibie

Ce n’est pas cette année que la Namibie gagnera son premier match en Coupe du Monde. Emoussés pour leur quatrième match de haut niveau en 17 jours, le 2e en quatre jours, les Namibiens n’ont pas sû résister à une équipe géorgienne très remontée.
Un temps à ne pas mettre un Africain dehors
Géorgie - NamibiePour une fois, le stade n’était pas acquis aux Namibiens mais à leurs adversaires géorgiens : le stade Bollaert étaient parsementés de drapeaux à la croix de Saint-Georges. Autre handicap et de taille pour les Africains : il pleuvait à verse.
Le début de match acharné voyait les Namibiens contenir les assauts géorgiens ; en revanche, retranchés dans leur camp, ils n’arrivaient pas à sortir le ballon de leur moitié de terrain. La supériorité du pack géorgien finnissait par payer par un essai qui combiné à deux pénalités nous amenait au score de 13 à rien à la mi-temps. La pause arrivait à point nommé pour une équipe namibienne proche de la rupture.
Géorgie - NamibieAprès une bonne entame de deuxième mi-temps, les Namibiens étaient de nouveau bousculé. Sans craquer toutefois, défendant admirablement au point d’en fatiguer les Géorgiens. Les joueurs d’Afrique australe s’enhardissaient avec quelques relances mais butaient devant le réalisme européen.
Une défaite namibienne pleine de panache
Jouant la victoire à tout prix, les Namibiens s’exposaient se faisant sanctionner par deux contres géorgiens conclus par deux essais. Le score final, 30 à zéro pouvait laisser un léger goût d’inachevé pour des Namibiens qui n’ont jamais démérités tout au long de cette Coupe du Monde. 

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