Patrimoine touristique
Laure des Grottes de Kiev
La laure des Grottes de Kiev ou Laure de Kyiv-Petchersk (en ukrainien : Києво-Печерська лавра) est un important monastère ukrainien orthodoxe situé dans la ville de Kyiv.
La laure des Grottes de Kiev ou Laure de Kyiv-Petchersk (en ukrainien : Києво-Печерська лавра) est un important monastère ukrainien orthodoxe situé dans la ville de Kyiv.
Fondé en 1051 par saint Antoine l'Athonite et saint Théodose de Kiev, des moines venus du Mont Athos en Grèce, le monastère troglodytique est pillé en 1096 par le khan couman Boniak. C’est en ces lieux que le moine Nestor rédigea vers 1111 sa Chronique des temps passés qui défend l’origine varègue (viking de Suède) controversée de Kyiv.
Riche des terres environnantes, le monastère devint un centre religieux le plus important de toute la Rus’ tissant des liens avec Constantinople.
Après l’effondrement et le morcellement du premier empire ukrainien, son influence diminua mais repartit au XVIe siècle. Eglises et bâtiments monastiques furent reconstruits en pur style baroque ukrainien. La Laure était un haut lieu de pèlerinage de par son statut de premier monastère masculin du monde russophone et célèbre pour les corps momifiés des moines qui se retiraient dans les grottes de la colline.
Pendant la Révolution de 1917, le métropolite au parcours exception Vladimir de Kiev fut exécuté faisant de celui qui fut métropolite de Saint-Petersbourg, Moscou puis Kiev, le premier « martyr » de la Révolution russe.
L’ensemble architectural de la laure des Grottes de Kiev est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1990. La laure des Grottes de Kiev est également l'un des plus grands musées ukrainiens.
Kyiv Cave Lavra
La Laure des Grottes de Kiev est le lieu de résidence du primat de l’Église orthodoxe ukrainienne rattachée au Patriarcat de Moscou en opposition avec l’Eglise autocéphale orthodoxe d’Ukraine reconnue par le patriarche de Constantinople, l’autorité la plus respectée du monde orthodoxe.
La reconnaissance de l’autocéphalie de l’Église orthodoxe d’Ukraine a constitué un véritable schisme dans l’orthodoxie, entre l’Église la plus légitime, Constantinople, et l’Église la plus puissante, Moscou. Cela s’inscrit également dans le mouvement d’émancipation progressif de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie.
Ceci dit, cette division pourrait s’atténuer avec la crise en cours, les fidèles et les clercs de l’Église orthodoxe ukrainienne n’acceptant pas le discours très pro-russe du patriarche de Moscou Kirill.
L’Église orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue donc l’Eglise chrétienne originelle en terre slave.
En 1448, l’Église de Moscou devient autocéphale reconnue seulement par Constantinople en 1589. Elle finit par dominer sa sœur ukrainienne, domination qui explique la dissidence d’églises orthodoxes réunies en 2018 au sein de l’Église orthodoxe d’Ukraine proche du pouvoir ukrainien.
Les Ukrainiens sont aujourd’hui orthodoxes à 80%, 3/5 se revendiquant de l’Église orthodoxe d’Ukraine (autocéphale), 1/5 de l'Église orthodoxe ukrainienne (Moscou) et 1/5 ne déclarant pas de rattachement. A noter l’existence en Ukraine, d’une minorité gréco-catholique ukrainienne comptant 5 millions de fidèles.
