Les bourlingueurs
interview de Marc Thiébaut & Damayanti Prakash

 Jean-Christophe
 Juillet 2004
Interview

Commençons par les questions classiques : les Bourlingueurs : qui, quand, quoi, comment ?

Michael Levy

Après 10 ans (1993 – 2002) de voyages “classiques” (avion – location d’un véhicule – durée maxi de 5 semaines pour cause de travail), et ma retraite approchant, nous avons voulu partir pour du voyage au long cours.

Nous avions loué précédemment des 4x4 en Australie et en Afrique australe, et nous avons ainsi réalisé que c’était le mode de voyage qui nous convenait le mieux.

Nous avons donc fait l’acquisition de notre Toyota HZJ78 fin 2001 et l’avons aménagé pour le voyage.

Nos deux premiers voyages avec le 4x4 furent l’Afrique de l’ouest, l’hiver 2002-2003 et 2004-2005, d’une durée de 4 mois chacun. Nous avons ainsi traversé le Sahara algérien, puis tous les pays d’Afrique de l’ouest (Niger, Mali, Burkina Faso, Bénin, Togo, Guinée, Sénégal, Mauritanie, Maroc). En 2006, nous sommes partis 6 mois jusqu’en Mongolie et Asie centrale (les pays en “stan”). Puis, ce fut le grand pas, pour ce voyage de plus de 3 ans, sur le continent américain, de juin 2008 à septembre 2011.

Est-ce que vous pensez avoir une approche différente du voyage du fait que vous voyagez en voiture 4x4 et non en transport collectif ou bien à vélo ou à pied ? Existe-t-il une culture du voyage spécifique en 4x4 ?

Le 4x4 nous donne une très grande indépendance, et nous permet d’aller dans des zones très reculées et difficile d’accès sans 4x4 (ex. : les Himbas en Namibie, l’Amazonie au Brésil, ...). Nous avons ainsi notre maison avec nous, ce qui nous permet d’avoir nos repères, et un minimum de confort, bien que rudimentaire.

Lorsque nous bivouaquons au milieu de nulle part, ou que nous sommes accueillis chez l’habitant, nous ne savons pas quand nous partirons et où nous irons. Le fait de ne pas dépendre de transport collectif nous donne une totale liberté.

Quels sont les éléments de choix qui font que votre itinéraire passe par telle ou telle destination ? Autrement dit qu’est-ce qui structure votre itinéraire ? A moins que ce ne soit le hasard ?

L’itinéraire s’établit au jour le jour, en fonction des envies du moment, des contacts, des conditions climatiques (si une zone dépressionnaire est annoncée, nous n’hésitons pas à faire 800 km pour trouver un temps plus clément ailleurs, et revenir quelques jours plus tard !)

Afin de rejoindre les deux hémisphères, nous nous sommes donnés tout le temps qu’il fallait, et si nous n’avions aucune date de retour ni itinéraire établi, c’est parce que nous vivons dans l’acceptation de ce qui vient, afin d’être présents à ce qui est… Sur la route du Temps !

Notre seul impératif était d’être en été en Terre de Feu (décembre-février) et en Alaska (juin-septembre) afin d’avoir une durée du jour qui ne soit pas trop courte !

Pour le reste, rien n’était prévu à l’avance. D’ailleurs, nous pensions partir pour une durée de 2 ans, et en fait notre voyage a duré 3 ans, 3 mois et 3 jours !! (D’où le titre de notre livre).

Vous vendez (parfois) vos photos, vous écrivez des articles dans des magazines et vous menez des actions humanitaires : vous vous considérez photographes, journalistes et humanitaires ou bien ces tâches restent anecdotiques dans votre démarche de voyage ?

“Nous avons fait le choix de communiquer afin de partager notre expérience, et montrer que la terre entière est accueillante.”

Marc Thiébaut & Damayanti Prakash, 2013

Nous avons fait le choix de communiquer afin de partager notre expérience, et montrer que la terre entière est accueillante. Cela a commencé par le site Internet, puis des articles réguliers dans la presse 4x4 relatant le vécu du mois précédent. Chaque mois, nous nous arrêtions une journée pour cette communication (Damayanti : la mise à jour du site – Marc : les articles et les montages vidéo). C’est un choix que nous ne regrettons pas, et aujourd’hui encore nous sommes heureux de partager notre expérience en donnant des conseils aux voyageurs qui nous le demandent.

L’Humanitaire est un bien grand mot, mais nous ne concevions pas de traverser des pays dans lesquels règne une grande pauvreté sans apporter un peu d’aide, à notre petit niveau de voyageurs indépendants.

Vous présentez vos périples dans votre très consistant site de voyage. Quelle place a le site dans votre approche du voyage ?

Dès les premiers voyages et l’arrivée d’Internet, nous avons réalisé ce que cette technologie pouvait apporter. Damayanti, étant une passionnée d’informatique et d’Internet, a commencé à mettre en ligne les récits de nos premiers voyages, puis cela a pris de l’ampleur et est presque devenu une nécessité de continuer à partager. Par ailleurs, le site nous a apporté de nombreux contacts à travers le monde.

Pour quelqu’un qui découvrirait votre site, quelle partie lui proposerait vous de regarder en premier ?

La page d’accueil, afin de comprendre notre philosophie du voyage, puis d’aller se balader dans le pays de son choix.

Pour ceux qui vous suivent depuis quelques années, votre site est historiquement hébergé sous le nom de domaine chateaudebrou.com. Pourquoi ?

Nous n’imaginions pas l’importance que revêtirait Internet ! Dans un premier temps, les récits de nos voyages ont été mis en ligne en déclinaison de notre site professionnel (chateaudebrou.com), sans le moindre lien entre les deux activités.

Lorsque nos voyages ont commencé à prendre de l’importance, nous avons décidé de prendre un nom de domaine spécifique pour nos récits de voyage, et à notre grande surprise, bourlingueurs.com était disponible (2004).

Articles au hasard

Photos en vrac

Les Bourlingueurs, 2013

Les Bourlingueurs
par Marc Thiébaut et Damayanti Prakash, Septembre 2013
www.bourlingueurs.com

Venezuela, septembre 2008

Venezuela, septembre 2008
Le Gran Sabana est située au Sud du Venezuela, à la frontière avec le Brésil au Sud et la Guyane à l’Est. La région est peu habitée, et seulement par des indigènes, des indiens Pemon qui ont créé près de 300 villages.

Rio de Janeiro, Brésil, décembre 2008

Rio de Janeiro, Brésil, décembre 2008
Au sommet du Corcovado, le "Christ Rédempteur" semble vouloir enserrer toute la baie de ses bras tendus, une expression placide sur le visage. La statue, elle-même impressionnante (elle pèse 1.145 tonnes), se dresse au-dessus du Corcovado, à 710 m. Illuminée la nuit, elle est visible de tout Rio.

Chili, mai 2009

Chili, mai 2009
La ‘Main du Désert’, cette immense sculpture en plein désert d’Atacama ; cette "œuvre" a été sculptée par Mario Irarrazabal en 1992 pour saluer les voyageurs qui viennent dans la région d’Antofagasta.

Paso San Francisco, Argentine, 2009

Paso San Francisco, Argentine, 2009
Dans l’Altiplano, l’un des cols les plus hauts de la cordillère des Andes, à 4.726 m, le Paso San Francisco, sert de frontière entre les deux pays [Argentine & Chili]. On est pratiquement à la hauteur du Mont-Blanc !

Bolivie, août 2009

Bolivie, août 2009
Le Salar d’Uyuni, vestige d’un lac d’eau de mer asséché, ce sont plus de 12.000 km2 qui en font le plus grand désert de sel du monde, et une production annuelle de 25.000 tonnes de sel ; mais c’est surtout une réserve de sel de plus de 10 milliards de tonnes qui permet d’envisager encore près de 500.000 ans d’exploitation, et cela représente un tiers des réserves de lithium de la planète.