 |
|
|
|
 |
|
|
|
 |
|
|
|
|
« Le
tour du monde en un jour ! » C'est par ce slogan accrocheur que les
Français sont incités à visiter l'Exposition coloniale
internationale inaugurée en fanfare, le 6 mai 1931, par Paul Reynaud.
Le Ministre des Colonies est accompagné du Président de la
République Gaston Doumergue et du commissaire général
de l'exposition, l'illustre maréchal Hubert Lyautey. Cet événement
marque l'apothéose de la IIIe République et de l'oeuvre dont
elle a été la plus fière : la mission civilisatrice.
Installée dans le bois de Vincennes, à l'est de Paris, on
a construit pour l'occasion est construit un musée permanent des
colonies, une pagode bouddhiste, un parc zoologique, une mosquée
nigérienne et. clou de l'exposition, une reconstitution à
l'échelle deux étages du temple d'Angkor Vat sur plus de
5000 mètres carrés et 55 mètres de haut.
Pour ses promoteurs,
elle est conçue dans un but limpide et avoué : faire connaître
et aimer leur empire aux Français. Dans le Guide officiel de l'Exposition,
André Demaison rappelle aux visiteurs l'objectif primordial : «
Vous êtes ici en dehors de la curiosité, parce que vous avez
senti qu'aujourd'hui cette grande collectivité humaine qu'est la
France a des horizons plus larges que ceux que vous avez été
accoutumés à voir sur une carte de l'Europe. » Entreprise
séductrice s'il en est, l'Exposition de 1931 offre ainsi une synthèse
des réalisations coloniales françaises qui, comparée
à celles des autres nations présentes, marque sa spécificité
par le « génie » français, celui de sa «
mission civilisatrice ».
Inauguration
de l'Exposition Coloniale
|
L'exposition
coloniale à Vincennes
|
Quelques voix
s'élèvent toutefois avec Léon Blum, qui, dans un éditorial
du Populaire daté du 7 mai 1931, fixe les limites d'une telle apothéose
en soulignant que, derrière l'Exposition coloniale, « on n'oublie
pas quelle réalité se cache ». Réalité
qu'il annonce en constatant que dans « l'univers entier les peuples
conquis ou soumis commencent à réclamer leur liberté
». Et Aragon, dans son poème « Il pleut sur l'Exposition
coloniale », crie l'envers du décorum colonial en dénonçant
déjà « l'anneau dans le nez de la Troisième
République ».
Reconstitution
d'Angkor Vat illuminée
|
Pavillon
du Cambodge
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
